Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tout est provisoire
25 août 2005

Dans un dédale de couloirs et d'étages

Elle n'a plus de cheveux et elle aime parler. Dès qu'on est sortis de sa chambre aux urgences on a parlé de son mari, du temps que ça fait qu'ils sont ensemble, de leur rencontre. Le chemin n'est pas trop court, on continue la discussion parmi les couloirs. Ma famille, mon mi-pays. Elle n'avait pas tellement le temps de voyager quand elle travaillait, mais ça ne la gêne pas. Et puis il faut attendre que la porte de l'examen s'ouvre, ça nous laisse encore un peu de temps. Elle rentre. Je pars.

Je reviens la raccompagner. Il faut attendre les résultats. Tant mieux. On parle de tout, comme s'il fallait se presser de voyager, de rêver ensemble. Sa maladie. Les enfants. Elle n'aime pas que ça arrive à des enfants. Pour elle c'est plus normal. Je commente de loin et puis je me confie, et elle me dévisage. Ça y est, on se connaît. Vous faites quoi dans la vie? Etudiant en médecine. Ah oui...d'accord.

Même chemin en sens inverse, je l'installe dans sa chambre où attendait son mari.
Tiens il est là! Bonjour chéri!
Je remets tout en place, et puis au moment de lui dire au revoir elle me tend la main tendrement. Au revoir Laurent, merci. Ses yeux derrière ses grosses lunettes. Instinctivement je prends sa main entre mes deux mains, lui rends son sourire, et les laisse dans leur paisible préoccupation, ce calme si singulier.

Publicité
Commentaires
L
Et tout ce que vous écrirez sur ce métier-là, le vôtre, celui qui vous ira. J'ai hâte. Bien à vous.
H
C'est beau. Parce qu'au-delà des mots, on sent le remuement, le pincement doux au coeur, le frisson d'être vivant, entre deux mains qui enveloppent...<br /> <br /> Merci pour elle, et pour le monde, un peu.
Tout est provisoire
Publicité
Archives
Publicité