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Tout est provisoire
9 mars 2006

Dissection

dissection02

Paris - 2006

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Commentaires
H
A l'hôpital il y avait une file, Hélène, qui était étudiante en médecine avant, Lazare me disait : elle a vu des cadavres.
L
Et vos mots, en commentaire seulement, comme si rien ne pouvait être écrit, directement, en-dessous des corps.
L
Vanitas vanitatum.
G
Dans la bouche encore cette odeur. La salle de dissection est grande et les étudiants en blouse forment de petits paquets qui occultent les tables où sont posés les corps: ce qui n'est plus rien, des peaux ouvertes, des lambeaux de muscle rabattus, des morceaux de graisse épars, des visages figés, orbites et bouches ouvertes, de l'insignifiant, du il ne faut pas y penser. <br /> Un silence relatif, comme en bruit de fond, qui marque la distance que l'on prend face à la mort, et face à l'idée de la surmonter également. Nous ne sommes pas sûrs de nous, surpris encore pour certains, difficile de s'habituer quand même pour d'autres. Blagues, regards dégoûtés ou comportements purement académiques, tous les goûts sont dans la nature, depuis la plus grande gueule au plus solitaire, du plus timide au plus insensible, du plus respectueux au plus con. Et tous dans le même bain dont les effluves s'échappent par les fenêtres pour s'évanouir entre ce cinquième étage et les colonnes adjacentes. <br /> Une petite salle dans la grande ville, un petit moment tout de même privilégié, l'un de ces instants où est expiré le savoir; petits regards des siècles passés où la pratique était interdite, mémoire oubliée ou quotidien oublieux qui ne font qu'ajouter à l'inquiétante singularité de la scène. <br /> <br /> Cette odeur, encore cette odeur...
Tout est provisoire
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